En un beau pays d’Occitanie,
Sévissait un célèbre barbier,
Devisant de beaux textes et de poésie,
Maniant ciseaux et rasoirs avec dextérité.
Dans la quiétude de son humble salon,
Venaient petites gens et beaux messieurs,
Pour une coupe de cheveux, ou une barbe de saison,
Portant beaux, l’air grave, ou l’œil pétillant et joyeux.
La petite maison, à l’étroite façade,
Résonnait de la bonne humeur des clients,
Souvent les applaudissements retentissaient en cascade,
Saluant le génie, du Maître de l’Occitan.
Reçu dans les belles demeures
Des beaux quartiers, et des gens fortunés,
Il faisait aussi la joie et le bonheur,
Des petites gens, du monde ouvrier.
Sa poésie a nulle autre pareille,
Sentait bon l’accent du terroir,
Les mots dansaient, lors des longues veilles.
Égayant les tristes journées, et les sombres soirs.
Le grand homme s’en est allé,
Laissant après lui, son œuvre vivre,
La petite maison est depuis longtemps fermée,
Plus de rires, plus de quatrains derrière la grande vitre.
Au centre de l’immense place, tout de bronze vêtu,
D’un geste ample, son école il désigne.
Désormais immobile, changé en statue,
Le grand poète, à jamais muet, se résigne.
Là-haut, dominant le vaste cimetière,
Dans son abri, éternel et rustique,
Son buste, pensif au souvenir d’une gloire éphémère,
Semble parfois s’éveiller pour des envolées lyriques.
Il est parti pour un long voyage,
Mais ses mots continueront à chanter,
Par-delà les douces saisons et les orages,
Tout au long de Garonne, et de ses rives embaumées
Triste est ma visite à Jacques Boé,
En ce froid et pluvieux matin,
Pas une fleur pour remercier et égayer,
La tombe de notre célèbre «JASMIN».
sur ladepeche.fr
Réponse de Jean-Pierre HILAIRE
Non, nous n'oublions pas Jasmin
«C’est avec grand plaisir que j’ai lu le poème «Un grand poète oublié, Jasmin» de Michel Chambert. Je veux le rassurer. Jasmin, nous ne l’oublions pas. L’an prochain, ce sera le 150e anniversaire de sa disparition. A cette occasion, l’association Agenés Tèrra occitana prépare avec l’appui de la ville, de nombreux partenaires et des Agenais qui seront sollicités, une série de festivités pour célébrer sa mémoire, du 13 au 15 juin 2014. Qu’il prenne contact avec nous, nous lui expliquerons ce que nous voulons faire. Mais il nous faut aussi faire revivre sa langue l’occitan et surtout donner la possibilité aux jeunes générations de l’apprendre d’où l’importance de l’ouverture à Agen en septembre prochain d’una «calandreta», école immersive en langue occitane. Si nous voulons être dignes de notre grand barde agenais, faisons retentir sa belle langue à la ville et à la campagne. Elle fait partie de nos racines. Notre ouverture au monde sera d’autant plus grande qu’elles seront fortes. Votre poème est très beau, M. Chambert, mais il aurait aussi été très beau en «lenga nòstra» ne trouvez-vous pas?»
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