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Jacques Boé ou Jasmin en occitan. 2014 sera l’occasion de fêter à Agen le 150ème anniversaire de sa disparition.


La ville d’Agen célèbre un de ses illustres né le 6 mars 1798, Jacques Boé dit Jasmin

Publié par occitan sur 6 Mars 2021, 11:51am

Catégories : #Agen, #Jasmin

Aujourd’hui, la ville d’Agen célèbre, avec fierté, un de ses illustres né le 6 mars 1798 et décédé le 4 octobre 1864, Jacques Boé dit Jasmin, agenais, coiffeur/perruquier et grand poète de langue occitane.

Les Agenaises et les Agenais qui connaissent l’histoire de notre ville n’ignorent rien du faste des célébrations et de la liesse populaire à l’occasion des anniversaires de Jasmin en 1898, 1948 et 1964. Il y eut les festivités de 1998 et plus près de nous celles de 2014.

Et aujourd’hui ? La population d’Agen change et pour beaucoup d’Agenais Jasmin se résume à une place et à un quartier.

Et pourtant, notre poète et troubadour était une véritable « rock star » avant l’heure. Il donnait des récitals de poésie devant des milliers de personnes enthousiastes. Il fut célèbre en son temps dans toute l’Occitanie, à Paris où il fut reçu et célébré par le roi Louis Philippe puis par Napoléon III et toute l’intelligentsia parisienne. Sa gloire s’étendit à toute la France et même de l’autre côté de l’Atlantique où il fut loué par le grand poète américain Longfellow qui a magnifiquement transposé en anglais L’avugle de Castèlculhèr/ L’aveugle de Castelculier.

Sa présence hante son ancien salon de coiffure près du Gravier, malheureusement occupé par le fast-food Sushi Box. Quelle honte de ne pas en avoir fait un musée ! Seule demeure une plaque en occitan à peine lisible sur la façade pour évoquer le souvenir du perruquier poète.

On n’accède à sa véritable maison natale, rue des Charretiers, que grâce à la gentillesse de ses propriétaires actuels qui nous ouvrent leur porte à l’occasion.

L’ancienne église St-Hilaire, où il s’est marié à l’âge de 20 ans avec Magnounet, est en ruines mais son clocher, la tour des Pénitents, vient enfin de récupérer son toit et il faut s’en réjouir et le faire savoir.

De sa statue, place Jasmin, le poète montre du doigt aux Agenais et aux visiteurs Garonne qui ouvre Agen au grand large. Paris garde son souvenir avec le square Jasmin et la station de métro Jasmin. Mais lorsque la ville d’Agen lui accorda en 1856 sa plus haute distinction, la couronne du berceau en présence de 1200 personnes, Il laissa parler son cœur et célébra en vers sa ville natale :

« Vila d’Agen, ton amor me resquita/Ville d’Agen, ton amour rejaillit sur moi Tu que te fas polida cada jorn/Toi qui te fais belle tous les jours
An n’en venir la pèrla del Miègjorn/A devenir la perle du Midi...
T’aimavi ben dins ta bèla Garòna/Je t’aimais bien dans ta belle Garonne

E lo Gravèr que te servís de tròna/Et le Gravier qui te sert de trône

E tos tres ponts, ton sòl que tan florís/Et tes trois ponts, ton sol qui tant fleurit

Qu’òm lo creía besson del paradís/Qu’on le croyait jumeau du paradis...

Tant il est vrai que pour lui : Si París me rend fièr, Agen me rend urós/ Si Paris me rend fier, Agen me rend heureux. »

Si peu d’Agenais parlent encore sa langue, l’occitan, l’espoir de la renaissance de notre langue et de notre culture passe par les jeunes de la calandreta Jansemineta (école immersive en langue occitane), des classes bilingues occitan-français des écoles de notre ville et du cours d’occitan pour adultes au centre culturel. Jasmin et l’occitan font partie de nos racines, de notre identité agenaise ouverte et de notre avenir.

Voilà pourquoi, j’ai suggéré à la municipalité d’honorer la mémoire de Jasmin tous les ans le 6 mars et le 4 octobre. Je suis sûr qu’elle le fera et c’est bien le moins qu’on puisse faire.

Jean-Pierre Hilaire

Agen. Jacques Boé dit Jasmin

Agen. Jacques Boé dit Jasmin

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