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Jacques Boé ou Jasmin en occitan. 2014 sera l’occasion de fêter à Agen le 150ème anniversaire de sa disparition.


Rencontre entre Franz Liszt et Jasmin au théâtre Ducourneau d'Agen

Publié par occitan sur 30 Septembre 2021, 08:44am

Catégories : #Agen, #Jasmin

Le défi Liszt-Jasmin

Dimanche 19 septembre au théâtre Ducourneau à 17 h. Les projecteurs sont éteints, les artistes ont rejoint le foyer, les 250 spectateurs ravis par ce spectacle s’attardent à l’entrée. Les décors quittent la scène. C’est fini à moins que cela ne recommence ailleurs. Qui sait ?

Un an plus tôt, l’idée germait dans mon esprit de recréer le mythique concert donné par Franz Liszt au théâtre Moncorny d’Agen le 20 septembre 1844 en présence du poète Jasmin avec l’aide de mon association Agenés Tèrra Occitana. Une idée vite approuvée par la directrice du théâtre et par le maire d’Agen. Mais comment la mettre en œuvre ? Inspiré par le mémorable duo Michel Serres-Béatrice Uria-Monzon, je pensais à illustrer la rencontre entre Franz Liszt et Jasmin par des lectures d’œuvres du poète entrecoupées de musique populaire occitane pour situer Jasmin à son époque. Je pensai tout de suite à Bernard Pèlerin et sa companhia Viratge. Suivrait le concert donné par Liszt. Il me fallait donc, premier défi, incarner Jasmin et l’introduire par un récitant. Mon ami Christian Moulié, le chanconteur, était tout indiqué. De plus, il pourrait chanter « Me cal mouri » et « Faribolo Pastouro ». Sur le choix du pianiste, nous n’hésitâmes pas à solliciter l’excellentissime Fabien Prou, le plus apte à incarner Liszt. Puis nous nous mîmes tous au travail. Visite aux archives départementales pour consulter le compte rendu du concert dans la presse locale de l’époque. Choisir les textes de Jasmin, le répertoire de musique occitane, retrouver le programme du concert de Liszt et aussi remplir des dossiers de demande de subvention ! Penser aux costumes d’époque. Échanger avec Jacques Clouché. Tout cela dans un contexte de pandémie. Nous ne savions pas si nous pourrions jouer en mai et de fait le confinement nous en a empêché. Nous avons du aussi abandonner l’idée de donner de ce spectacle une version pour les scolaires. Trop compliqué pour les enseignants. Il fallut enfin compléter l’équipe une fois la date du 19 septembre définitivement arrêtée. Deux recrues de choix nous ont rejoint : Patrick Planés de Radio Bulle pour faire défiler sur le haut du rideau de fer les traductions en français des lectures en occitan et filmer le spectacle. Autre talent : Philippe Bonneu, pianiste accompagnateur de Christian Moulié pendant la première partie, maquilleur de Jasmin avec Catherine Hilaire et auteur du remarquable tableau, présent sur la scène, représentant le théâtre Moncorny, le beffroi de l’ancien hôtel de ville et la place royale. Cet homme est précieux. Non seulement il sait tout faire mais il a apporté des éléments de décor. Quant à notre pianiste, Fabien Prou, il avait une tâche difficile. Le programme choisi par Liszt exigeait beaucoup de virtuosité et un piano Bosendörfer seul capable d’y résister dont justement dispose le théâtre.

Je faisais entièrement confiance à Bernard Pèlerin dont je connaissais déjà la qualité du groupe et de son chant. Quant à Christian Moulié, son talent est bien connu des Agenais. Judicieusement, le spectacle s’inscrivait dans les journées du patrimoine. Mais une question m’angoissait : le public serait-il au rendez-vous bien que le spectacle soit gratuit et serions-nous à la hauteur pour satisfaire les mélomanes et les amis de Jasmin et de la culture occitane ? Et je dois avouer que quelques minutes avant d’entrer en scène, j’étais paralysé par le trac. Mais une fois dans le cœur du sujet, nous avons, je crois si j’en juge par la réaction du public, donné le meilleur de nous-mêmes et nous sommes parvenus à être à peu près fidèles à la réalité historique y compris avec les couronnes de laurier jetées sur scène depuis ma loge, le poème de Jasmin déclamé et la rose accrochée à la veste de Liszt. Nous avons relevé le défi. Certaines félicitations m’ont honoré comme celles de Jacques Clouché présent dans la salle à qui nous avons rendu hommage. J’ai apprécié la présence de Bertrand Lavigne, descendant direct de Jasmin. Un grand merci à tous les artistes.

Et aussi, un grand merci à Agenés Tèrra Occitana, au théâtre Ducourneau et ses techniciens, à la ville d’Agen ainsi qu’au Conseil départemental à la maison de l’Europe, à Radio Bulle et au Crédit agricole d’avoir offert au public ce grand moment de bonheur partagé, un bonheur dont nous avons tant besoin en ce moment. Merci aussi au Petit Bleu pour sa couverture impeccable de l’événement.

Jean-Pierre Hilaire

Franz Liszt et Jasmin à Agen

Franz Liszt et Jasmin à Agen

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